Juste avant de lever l’ancre et de nous déconnecter, sans doute pour un bon moment, ma fille affiche cette page pour rassurer tous ceux qui ont perdu notre trace au beau milieu du Pacifique, où la balise Spot s’était éteinte. La couverture Spot ne va pas en effet jusqu’en Polynésie.
Alors que certains se faisaient du souci, tout allait très bien ! Un vent toujours régulier, une mer belle, et des nuits au plafond toujours constellé d’étoiles. Vous savez, durant la traversée d’un océan comme celui-là, la seule chose que l’on peut craindre à la limite, c’est un problème médical, surtout lorsque l’on navigue avec des enfants comme je le fais actuellement. Mais à part cela.
Nous sommes donc arrivés aux îles Marquises, c’est-à-dire en Polynésie Française. Et nous devrions y rester le temps de laisser passer la saison des cyclones qui commence à la fin de l’année.
Comme je le disais à un ami il n’y a pas très longtemps, je ne navigue pas pour écrire des livres, bien évidemment. Comme beaucoup de gens, je navigue parce que j’aime ça. Et plus encore, parce qu’il me semble qu’il ne puisse rien exister de meilleur que le voyage pour ouvrir l’esprit des enfants !
Mais il est vrai que l’écriture est quand même devenue un de mes loisirs préférés. Et c’est aussi une chose sur laquelle je voudrais vous rassurer, il n’est absolument pas nécessaire d’aller en des endroits impossibles, ou réaliser des navigations insensées, pour avoir quelque chose d’intéressant à raconter.
Depuis que notre bateau a quitté la France, nous n’avons eu de cesse de trouver des coins absolument étonnants, que ce soit aux confins de la Méditerranée, sur les côtes d’Amérique du Sud, ou même sur les fleuves des USA.
Le dernier en date se situe sur l’île de Hiva Oa.
Je vous raconte en quelques mots, et puis je vous fais un copié-collé du journal de bord, et pour finir, vous pourrez voir une petite vidéo qui retrace tout cela… Vous aurez ainsi une petite idée de ce que nous vivons dans ce merveilleux archipel.
Au nord-ouest de l’île de Hiva Oa, il existe un endroit absolument merveilleux, ce serait véritablement le paradis terrestre s’il n’y avait pas de moustiques : la vallée d’Hanamenu. Cet endroit n’est accessible que par la mer, mais il semble que peu de gens ne s’y arrêtent à cause du débarquement qui est un peu rock and roll.
Nous l’avons découvert en faisant le tour de l’île. Le point d’écoute de la bôme a cassé juste au moment où nous étions à la hauteur de la vallée d’Hanamenu. Il nous fallait réparer. Nous nous y sommes donc arrêtés et avons débarqué.
L’endroit est absolument idyllique. Des arbres fruitiers partout, pamplemousses, mangues, cocos, goyaves. Et puis une source qui s’écoule directement de la montagne et forme une sorte de merveilleux bassin dans lequel on pourrait presque nager, les vestiges d’une petite ville très ancienne sur lesquels paissent des chevaux sauvages, un torrent qui descend également de la montagne, et quelques habitations où vivent trois personnes, deux vieilles femmes et un homme, un Marquisien de pure race, tatoué jusqu’aux oreilles, et tellement heureux de nous voir qu’il est parti le lendemain matin dans la montagne avec un grand couteau et est revenu quelques heures plus tard, une chèvre morte sur les épaules. Nous l’avons mangée le soir même !
Voilà. Je vous fais un copié-collé du journal de bord, Céline y ajoutera quelques photos, et je vous dis à bientôt…