Prix en Polynésie, Sécurité sociale, Internet…

(A l’attention des navigateurs envisageant de venir en Polynésie

Les prix en Polynésie :

Voilà l’un des sujets qui intéressera ceux dont le bateau est actuellement à Panama et qui se demandent ce qu’ils doivent acheter et stocker avant de prendre la mer pour ce territoire où le coût de la vie a la réputation d’être l’un des plus élevés au monde.

Dans un premier temps, il n’est pas utile de vous charger à fond en gasoil à Panama, comme nous l’avions fait…

D’une part, le gasoil de Panama est de très mauvaise qualité (je vous en parle en connaissance de cause?), mais arrivé en Polynésie, vous bénéficierez de prix hors taxe sur toutes vos consommations, et ce sera du gasoil propre, sans aucune impureté, qui n’encrassera pas vos injecteurs…

Vous pourrez également commander du matériel de bateau en HT, ce qui est très intéressant lorsqu’il s’agit de voiles, par exemple. La seule obligation sera pour le dédouanement qui vous coûtera environ 56 euros. C’est ce que nous a coûté notre nouvelle grand voile commandée chez Leesail à Hong Kong, et qui nous est revenue avec le transport et un lazy bag complet à moins de 1500 euros.

J’ai déjà envoyé de nombreux mails aux copains se trouvant encore à Panama pour expliquer exactement ce qu’il en était. Il est vrai que la vie est très chère en Polynésie. Et le coût du transport n’explique pas tout ? Mais le phénomène est atténué par une réglementation qui oblige les commerçants à vendre les produits de première nécessité à prix bloqué. On appelle cela des PPN (produit première nécessité).

Quelle que soit l’île dans laquelle vous débarquerez, vous pourrez ainsi acheter farine, sucre, lait en poudre, riz, poulet surgelé, thé, etc. pratiquement au même prix que dans les petites surfaces de l’hexagone.

Pour tout le reste, les prix sont libres, et les commerçants ont le droit de pratiquer ce qu’ils veulent. Il en résulte parfois des énormités difficilement explicables.

Pour certains autres produits, comme les alcools ou les boissons gazeuses, par exemple, ce sont les taxes qui rendent leurs prix exorbitants. Mais là, rien à dire…

Les vêtements, chaussures, sont également très chers. Il n’y a pas de PPN dans cette catégorie.

Si vous avez besoin de lunettes, alors là c’est le bouquet. En métropole, chez la plupart des opticiens, vous avez une seconde paire pour le même prix ? Ici, non seulement vous les paierez presque le double, mais ils se sont tous entendus pour ne pas pratiquer l’avantage de la seconde paire gratuite ? « Le transport ? » expliquent-ils lorsque vous leur en demandez la raison, ou alors « les taxes » ?

Et je ne vous parle pas des garanties de tous les produits électroniques. Lorsqu’on vous octroie 6 mois de garantie, c’est vraiment que vous avez eu de la chance ?

Les Polynésiens sont vraiment pris pour des vaches à lait !

J’ai fait un film assez court dans l’un des hypermarchés pour ceux qui voudraient se rendre compte de leurs propres yeux. J’ai malheureusement été interrompu par le service de sécurité qui n’acceptait pas que l’on filme dans leur magasin.

Sécurité sociale :

Si vous avez besoin de soins dentaires, ou autres, votre sécurité sociale peut fonctionner en Polynésie, à condition que vous ayez fait le nécessaire auprès de la CPS, c’est-à-dire la Caisse de Prévoyance Sociale de Polynésie Française.

Pour nous, cela n’a pas été très aisé car nous étions tombés sur un employé qui ignorait tout des démarches à accomplir. Je devais me faire opérer d’une petite hernie inguinale, une opération somme toute assez bénigne, mais qui m’aurait coûté plus de 3000 euros si je n’avais pas eu de couverture sociale. L’employé de la CPS m’a d’abord envoyé au centre des impôts de Papeete pour que je fasse rapatrier mon dossier de pension de la Gendarmerie, chose que personne, ni à Papeete, ni en France, n’a compris. Au bout de deux mois, je n’avais toujours rien.

Je m’étais alors résigné à payer à l’avance la somme demandée, puis de me la faire rembourser par ma caisse une fois l’opération terminée. C’est à ce moment que j’ai rencontré une standardiste de l’hôpital un peu plus compétente que la moyenne. Elle m’a remis un simple formulaire « Accord entre la France et la Polynésie » à compléter et faire signer par ma caisse de sécurité sociale.

Tout s’est ensuite déroulé très rapidement par envoi de mail. Le lendemain, je recevais l’imprimé rempli et signé en fichier joint. Je retournai à la CPS, et l’on me

remettait une carte d’assuré social, sorte de carte vitale à la mode d’ici. J’ai pu ainsi me faire opérer dans une clinique sans avoir à débourser un centime.

Il vous faut donc, dans un premier temps, vous procurer ce formulaire, le remplir et l’envoyer à votre caisse. Si l’employé de la CPS vous dit qu’il ne connaît pas, allez directement au guichet de l’hôpital qui n’est pas très loin.

Attention, il existe plusieurs types de formulaires, un pour les retraités, et un autre pour les actifs. Ne pas se tromper !

Grâce à cette carte, nous avons également pu nous faire contrôler les dents sans avoir à débourser outre mesure. Il se trouve d’ailleurs un excellent dentiste non loin de la marina.

Internet en Polynésie :

L’un des problèmes auxquels nous avons été confrontés en arrivant dans cet archipel est celui d’internet pour lequel il fallait payer cher pour pouvoir seulement ouvrir notre boîte aux lettres.

Je pense donc qu’une petite explication sur les différentes méthodes de connexion peut rendre un grand service à ceux qui nous suivront et seront confrontés au même problème.

Il existe plusieurs solutions pour se connecter. Après avoir acheté une carte assez onéreuse dans un bureau de poste aux Marquises, nous avons pris un crédit d’une centaine d’heures à la société IORASPOT, une société ayant installé une antenne wifi dans le mouillage principal de l’île de Hiva Oa et celle de Nuku Hiva. Cela nous revenait environ à 1,50 euro de l’heure, mais il fallait pour cela que le bateau se trouve à l’endroit où était installée ces antennes. Et ces mouillages sont peu nombreux (2 aux Marquises, 3 aux Tuamotu?).

Lors de notre arrivée à Tahiti, nous avons opté pour une autre solution : La clé 2G. C’est une petite clé que l’on se procure dans une des boutiques de l’enseigne Vini, et même dans l’ensemble des bureaux de poste de Polynésie me semble-t-il, et qui vous permet de vous connecter partout en Polynésie, quel que soit l’endroit où est ancré le bateau.

Elle vous est remise gratuitement si vous souscrivez un abonnement mensuel de 1000 francs (environ 8,50 euros) mensuels.

En prenant les précautions énumérées à la suite, cet abonnement devrait pouvoir être suffisant pour ouvrir votre boîte aux lettres une fois tous les jours, et ce quel que soit l’endroit de Polynésie où vous vous trouvez, Marquises, Australes, Tuamotu?

Le problème est que pour bénéficier de cet abonnement, il est nécessaire d’ouvrir un compte dans une banque de Polynésie, car la société Vini demande un RIB. Et pour cela, il faut être résident.

Bienheureusement, nous sommes en Polynésie ! Nous trouvant à l’ancre en face de la Marina Taina, son directeur, le très sympathique Philippe, nous a délivré une attestation comme quoi mon bateau était bien au mouillage en face de la marina.

À ma grande surprise, la banque de Polynésie a accepté cette attestation, et m’a immédiatement ouvert un compte. Dans l’heure qui suivit, j’ai pu obtenir un abonnement et une clé 2G auprès des services Vini. Il s’agit d’un abonnement d’un an. Mais lorsque l’on ne reste que 6 mois ou 8 mois, ce qui était notre cas, cela ne constitue pas un problème. Il suffit de leur présenter un papier quelconque de la douane ou la police de l’immigration attestant que nous allons partir, et le contrat est annulé.

En ce qui me concerne, avant notre départ de Papeete, je suis allé présenter la clairance de sortie qui m’avait été délivrée par le bureau de l’immigration, et Vini a suspendu cet abonnement à la date que je leur ai demandée, c’est-à-dire deux mois plus tard, ce qui me donnait la possibilité de me servir encore de la clé durant mes escales aux îles sous le vent.

Mais pour pouvoir utiliser cette clé de manière à ce que le crédit de 1000 francs puisse suffire pour l’ouverture quotidienne de votre boîte aux lettres, il est absolument indispensable de se conformer aux indications suivantes qui ont été données par mon ami Josselin Peyron, dont le bateau LARES se trouvait juste en face de Folle Avoine.

Josselin m’indiquait comment faire pour surfer de la manière la plus économique possible :

Le but est de supprimer totalement les téléchargements automatiques générés par certains programmes tels que les antivirus, par exemple. Il est également nécessaire qu’aucune photo ne puisse s’afficher, car les photos, cela consomme…
Il faut donc dans un premier temps couper tous les programmes de mise à jour automatique :

Mise à jour de l’antivirus :

Avec Avast :

  1. Lancer Avast (en bas à droite de l’écran).
  2. Cliquer sur « Paramètres » –> « Mise à jour » –> Cocher l’option « Demander lorsqu’une mise à jour est disponible » –> OK.

Avec AVG :

  1. Cliquer sur « Outil », puis sur « Paramètre avancé », et puis dans la marge à gauche, sur « Programmation ».
  2. Ensuite, cliquer sur « Programmation de la mise à jour » et désactiver en décochant la case activer cette tâche.

Mise à jour Windows :

  1. Control Panel (Panneau de configuration) –> Automatic Update –> Cocher l’option « Notify me but don’t download or install them » –> OK.
  2. Windows en français : inscrire ‘update’ dans le cadre recherché au bas de la page. Ensuite, cliquer sur désactiver les mises à jour automatiques.

Empêcher le démarrage automatique d’autres programmes qui risquent de se connecter à internet (ces programmes sont souvent en bas à droite sur la barre des tâches windows)

Skype

  1. Démarrer Skype
  2. Outils —> Options –> décocher la case « lancer Skype au démarrage de Windows » –> OK

MSN :
Autre programme de mise à jour (que je n’ai pas) à désinstaller ou à configurer pour ne pas qu’ils se déclenchent de façon automatique :

  • Mise à jour Adobe
  • Mise à jour Apple
  • Mise à jour Google
    Etc.
    Installer Firefox (si ce n’est pas fait)

À télécharger http://www.mozilla-europe.org/fr/firefox/ :
lancer Firefox
installer le module complémentaire Imageblock qui permet de ne pas télécharger les images des pages web
aller à la page https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/5613/
cliquer sur « Ajouter à Firefox »
suivre les instructions
Une fois installé, un bouton apparaît dans Firefox en haut à droite pour activer ou désactiver Imageblock
installer le module complémentaire Flashblock qui permet de ne pas télécharger les animations Flash des pages web page : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/433/
une fois ce module activé, les anim Flash sont remplacées par des « f » dans les pages sur lesquelles on peut cliquer pour télécharger l’animation
Chez Iaoranet, il vaut mieux acheter au volume 2Go (de préférence) (126 euros quand même)

Une fois sur internet, dans la petite fenêtre « firstspot », les quotas ne devraient pas descendre très vite.

Il semble donc que la clé 2G Vini réalise dans cet ensemble l’un des meilleurs compromis. Elle est offerte pour tout abonnement à 1000 francs mensuel (un peu plus de 8 euros) et permet de surfer n’importe où sur l’ensemble du territoire de Polynésie française. Pour 1000 francs, vous avez 100 Mo. Mais votre forfait s’ajuste automatiquement si vous consommez plus : si vous consommez de 100 à 250 Mo, ce sont 2000 francs qui vous seront prélevés. De 250 à 500, vous payerez 3500 francs, et de 500 à 1000, ce seront 5000 francs qui vous seront facturés (http://www.vini.pf/index.php?id=forfait_internet_particulier).

Remarques :
L’internet au volume, c’est bien si vous surfez ou simplement pour ouvrir votre boîte aux lettres. Pour faire du Skype, MSN ou des téléchargements importants, il vaut mieux utiliser un autre compte Iaoranet (ou WDG) et fonctionner au temps passé en ligne.

Il est bon de mettre à jour (manuellement maintenant) l’antivirus de temps en temps.
Idem pour Windows.
Chez Iaoranet, vous payez autant le volume descendant (download) que le volume montant (upload).
Au départ, les 2 Go sont partagés en deux : 1 Go de download, 1 Go d’upload.
Par un mécanisme compliqué et nocturne, l’upload non utilisé dans la journée est basculé vers le download.
On peut également utiliser un logiciel de messagerie type Outlook, Thunderbird ou autre pour éviter d’aller en ligne, ce qui permet de lire et rédiger ses mails hors ligne. Je crois qu’il détaille comment le faire sur Iaoranet.
Les pages web qui sont mal conçues s’affichent mal sans image, il faut alors désactiver Image Block.
On peut également installer le module Adblock qui permet de ne pas afficher les pubs dans FF, mais il ne fonctionne pas toujours bien car il faut lui montrer à chaque fois où sont les zones de pub (image ou Flash).

Une autre méthode pour surfer de manière économique lorsque l’on se trouve en face de la marina Taina, c’est d’aller prendre une consommation au café-restaurant le Pink Coconet qui se trouve sur le quai juste en face du mouillage. On vous donnera alors un code qui vous permettra de vous connecter durant toute la journée si vous le désirez.

Il est meilleur d’y aller le matin car il n’y a pas beaucoup de monde. À partir d’une certaine heure de l’après-midi, toutes les tables sont prises et il serait un peu gênant d’en squatter une avec son ordinateur, à moins de consommer soi-même plus que prévu, ce qui alourdira le prix de la connexion et rendra cette méthode beaucoup moins valable.

Je parle du mouillage devant la marina, mais il est probable, lorsque vous arriverez avec votre bateau, que tout l’espace soit occupé par des bouées payantes. En effet, comme chacun le sait, les caisses de la Polynésie sont vides ? Mais pas de panique, cela ne devrait pas être si cher que cela, une centaine d’euros par mois, qui vous donneront en plus l’accès aux douches.

Il est également probable que la cuve à eau noire soit rendue obligatoire… Profitez de votre escale à Panama pour vous y préparer à moindre coût, car arrivé en Polynésie, le prix ne sera pas le même…

Voilà. Si vous avez quelque chose à ajouter, des informations nouvelles à apporter, des erreurs à corriger, n’hésitez pas à les mettre en commentaire plus bas.