Il s’agit là d’une petite vidéo de notre ballade dans les îles des Marquises. La qualité n’est pas vraiment exceptionnelle, mais elle vous donne malgré tout une bonne idée de ce que nous avons pu vivre dans ces îles merveilleuses.

Une chose très intéressante sur cette vidéo : nous assistons à un endroit à une répétition de danses traditionnelles. Observez bien ce qui se passe. Il y a deux groupes bien distincts, celui des hommes et celui des femmes. Ces deux groupes répètent l’un à côté de l’autre des chants différents sans que personne ne s’en sente importuné, ni d’un côté, ni de l’autre… Jamais pareille chose ne pourrait se concevoir dans un de nos pays occidentaux ! Cela a duré plus de deux heures…

Un peu plus loin, on aperçoit ce que l’on appelle ici un « Réré », c’est-à-dire un homme complètement efféminé. La chose n’est pas très visible sur le film. Il est pourtant partie prenante dans la répétition et joue même un rôle important, celui d’une sorte de chef d’orchestre pour le groupe des femmes. Il donne la cadence, et tout le groupe le suit sans aucune moquerie de quelque nature qui soit. Tout le monde l’écoute et lui obéit.

Cette scène serait encore une fois absolument impensable dans l’un de nos pays européens. Ici, à l’autre bout du monde, on vous respecte tel que vous êtes. Ce cas d’intégration complète d’homme efféminé dans la société est d’ailleurs très courant, tant aux Marquises que sur l’ensemble de la Polynésie.

Une dernière chose. Cette répétition avait lieu presque tous les soirs. Et à chaque fois, je m’y rendais, trop impressionné par cette culture si différente. Un soir, le responsable est venu me demander si je voulais venir répéter avec eux… « Mais cela ne se peut pas, » lui ai-je répondu, « on va tout de suite me reconnaître parmi vous comme étant un occidental… » Cela ne paraissait nullement l’importuner, j’ai même eu l’impression qu’il était un peu déçu de mon refus !

Ces gens sont vraiment extraordinaires !

C’est une grande leçon de tolérance et d’humilité qui nous fut donnée durant cette escale à Nuku Hiva.

Je pense que ces souvenirs seront ceux qui auront le plus marqué notre séjour dans ce merveilleux archipel.

La première île que l’on aperçoit avec les chevaux sauvages et les vestiges anciens est celle de Hiva Oa, la seconde celle de Nuku Hiva, et la troisième celle de Ua Pu. Nous n’avons malheureusement pas pu nous arrêter à Hua Huka car la mer était trop forte et l’abri peu sûr. Nous avons dû poursuivre directement sur Nuku Hiva.

Voici l’un des épisodes peut-être les plus marquants de ce périple sur les fleuves US:

Notre escale dans la ville fantôme de Cairo.

Un soir, nous nous étions arrêtés derrière une île que forme le Mississippi pour passer la nuit. L’endroit était complètement perdu, aucune habitation nulle part, que des arbres sur les berges, et le piaillement des oiseaux dans les arbres.

Nous ne devions bien sûr passer que la nuit. Mais le lendemain, après avoir remonté l’ancre, le bateau n’a pas voulu partir… J’ai plongé pour voir ce qui se passait sous l’eau : Il n’y avait plus d’hélice…

Comment cela a-t-il pu se passer ? Je n’en sais rien, toujours est-il que le courant était trop fort, et le fond trop vaseux. Je n’ai pas pu la retrouver. Nous étions complètement bloqués dans un endroit perdu.

Nous avons donc débarqué sur une berge terreuse, puis avons marché dans la forêt. Nous avons ensuite traversé un champ, puis une autre forêt, pour enfin arriver à une ville fantôme !

Un vrai conte.

Nous avons bienheureusement trouvé des chemins. Nous sommes donc retournés au bateau et avons débarqué les vélos pour pouvoir visiter cette ville que je vous invite à découvrir sur cette vidéo.

Une autre vidéo de ce surprenant endroit : http://www.youtube.com/watch?v=ptG6—87Lc&feature=related

Nous sommes restés plus d’une semaine dans cet endroit, à la suite de quoi des amis australiens, Rod et Pauline, nous ont remorqués jusqu’à l’entrée même de Cairo qui se trouvait à une dizaine de milles de navigation, sur le fleuve Ohio.

Nous avons pu commander une nouvelle hélice et l’avons installée. Ce qui nous a obligés à rester durant presque un mois dans cet endroit. C’est ainsi que nous avons découvert ce que je considère comme étant l’une des villes les plus fascinantes des USA. Au point que j’en viens presque à me demander si ce n’était une véritable chance d’avoir perdu notre hélice à cet endroit.

Cairo était auparavant la ville la plus riche des États-Unis. C’en est à présent la plus pauvre ! Il n’y a pas très longtemps, une banque est venue saisir les voitures de la police qui ne pouvait plus payer le crédit engagé pour les acquérir…

L’histoire est bien sûr trop longue pour être relatée sur cette page. Mais je vais m’essayer en quelques mots : L’un des principaux facteurs qui fit que cette ville fut désertée de ses habitants a été… Le racisme !

Durant les années 1960 – 1970, la population de la ville était composée d’environ 30 pour cent de noirs. C’était l’époque de la ségrégation raciale. Non seulement les noirs devaient se soumettre à des règles parfois humiliantes, mais les blancs qui possédaient la totalité des entreprises refusaient de les embaucher, préférant aller chercher des employés blancs parfois très loin dans d’autres états.

Les noirs se sont donc organisés et ont boycotté les entreprises et commerces des blancs qui refusaient de les embaucher. Cela a duré une dizaine d’années…

Malgré cela, les blancs n’ont pas cédé. Plutôt que d’essayer de s’intégrer, ils ont préféré abandonner ce qu’ils avaient et s’en aller ailleurs.

D’autres facteurs sont venus se greffer, bien sûr, mais celui-là apparaît comme étant non seulement le principal, mais également le plus représentatif de ce qu’à pu vivre à une certaine époque toute une population sur le sol même de ce que l’on nommait le pays de la liberté…

Et puis la crise des années 2000 est venue porter le coup de grâce à cette ville qui quelques décennies auparavant, faisait la fierté de toute une région !

Elle offre à présent au visiteur cet étonnant spectacle d’une ville fantôme moderne.

Cairo n’est cependant pas encore entièrement morte. Si sa population a été diminuée par 10 en quelques années, il n’en demeure pas moins que 1800 habitants y vivent encore.

Comme on peut le voir sur la seconde vidéo, certaines maisons bourgeoises de la belle époque ont été préservées, d’autres, les plus belles, n’ont jamais cessé d’être habitées. Le bâtiment de la douane a été transformé en musée après avoir été utilisé durant quelques années par la police locale, un musée où malheureusement aucun des faits les plus marquants de l’histoire de la ville n’y est exposé.

On ne sait même pas que c’est dans ce bâtiment qu’un jeune soldat de couleur noire a un beau jour été retrouvé pendu… Lynchage ou suicide ? Toujours est-il que ce fait a immédiatement entraîné une longue période d’émeutes dans toute la ville.

« Ce sont des choses qu’il faut oublier… » a tenté de nous expliquer la retraitée qui s’occupe bénévolement de l’établissement !

Non, surtout pas.

Pardonner, oui…

Mais ne jamais oublier.

C’est par un pur hasard que nous nous sommes retrouvés à cet endroit. Sans la perte de cette hélice, nous ne nous serions même jamais arrêtés… Mais de cette escale forcée, c’est surtout l’histoire de cette période qui restera gravée dans nos mémoires lorsque nous aurons quitté ces lieux emblématiques.

L’histoire de cette ville est une véritable mine d’or pour les habitants actuels. Malheureusement, ils ne savent pas en profiter, et d’ici peu, si aucune précaution n’est prise pour éviter aux maisons encore debout de s’écrouler une par une, il ne restera de ce passé qu’une surface vide où seule le dessin des rues sera encore perceptible !Il suffirait à la municipalité de Cairo de mettre les maisons hors d’eau, c’est-à-dire de protéger les toits avec de simples bâches par exemple… Habitants de Cairo, si vous me lisez, s’il vous plait, n’attendez pas qu’il soit trop tard…
Voilà donc la seconde vidéo sur notre escale à Cairo depuis notre remorquage par nos amis australiens jusqu’au départ de cette ville lorsque l’hélice fut réparée.Mes enfants ont pu y faire Halloween…

Faire Halloween dans une ville dont les trois quarts des maisons sont abandonnées et dont la population restante est peut-être celle la plus pauvre des USA… Et bien comme vous pouvez le voir, la récolte de bonbons n’a jamais été aussi bonne !

Voilà deux nouvelles vidéos de notre navigation sur les voies d’eau Nord Américaines.

La première concerne le canal Trent-Severn, un très vieux canal reliant le lac Ontario à la baie Georgienne.

Ce tour à travers le continent Nord Américain par les fleuves a donc débuté à New-York (vidéo en préparation). Nous avons remonté la rivière Hudson qui part de New-York, puis traversé le lac Ontario, et emprunté le canal des Trent-Severn, une voie navigable de 386 kilomètres reliant plusieurs petits lacs entre eux et menant à la baie Georgienne (la baie Georgienne se trouve au nord du lac Huron).

C’est une voie d’eau très étonnante où l’on trouve non seulement de très vieilles écluses, mais où l’on a également recourt au portage pour faire passer les embarcations. Le bateau est placé sur une sorte de ber roulant. On lui fait ainsi descendre un dénivelé d’une vingtaine de mètres au bas duquel il est remis à l’eau. Cela peut paraître un peu rudimentaire, mais c’est en tous les cas très efficace. A l’époque, cela servait aux embarcations qui transportaient du bois.

Deux ascenseurs à bateaux construits il y a plus de cent ans fonctionnent encore parfaitement. Je n’avais jamais entendu parler de ce système. Ce sont comme deux énormes tiroirs dans lesquels les bateaux prennent place, et qui montent ou descendent. Pour faire descendre celui qui est en haut, on lui met plus d’eau que dans celui qui est en bas. Etant plus lourd, le poids le fait descendre, ce qui fait monter le second par un système hydraulique. Le bateau grimpe ainsi une hauteur de presque vingt mètres.

Comme vous pouvez le voir au début de la vidéo, la principale difficulté au niveau de la navigation réside dans la présence d’herbes très hautes dans les fonds qui se prennent à l’hélice ou bouchent l’arrivée d’eau du moteur. A plusieurs reprises nous avons du jeter l’ancre en catastrophe et plonger pour délivrer l’hélice ou déboucher l’arrivée d’eau. Les paysages sont cependant parfois magnifiques.

Au début de cette vidéo, on aperçoit le sauvetage de deux jeunes filles. Nous étions alors empêtrés dans des hautes herbes, ce qui nous avaient obligé à poser l’ancre pour démêler l’hélice. C’est à ce moment que des cris désespérés nous parvinrent aux oreilles… Le vent soufflait un peu fort, ce qui engendrait des vagues sur le fleuve. Les deux jeunes filles avaient chaviré à bord de leur kayak…

La qualité des images n’est pas vraiment très bonne. Un son exécrable vient parfois gâter l’ensemble. et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. J’essaierai de me rattraper dans l’écriture des bouquins si je me décide à relater ce voyage !

Nous voilà à présent dans la baie Georgienne. Il y aurait plus de 30000 îles et la navigation y serait assez délicate. Nous redressons notre mat à l’aide de la grue d’un vieux bateau. Cela est assez folklorique…

La baie Géorgienne se trouve au nord du lac Huron, dans le prolongement du chenal du Nord.

Habituellement, ce ne sont pas les beaux paysages qui m’intéressent, mais plutôt les gens qui les habitent. La beauté de ces régions dépassent cependant largement ce à quoi je m’attendais.

Ce sont deux gigantesques baies que l’on parcourt l’une après l’autre pour rejoindre le lac Michigan. A l’intérieur de ces baies, la côte est composée tantôt d’énormes roches formant d’immenses labyrinthes, tous balisés, tantôt de petites îles formées eux aussi par de grosses roches, mais recouvertes d’un tapis de conifères. Les mouillages sont possibles à chaque détour.

L’eau est clair, pure et douce, peut-être plus douce que ne l’est celle de la Méditerranée. Nous passons chaque jour des heures à nous y baigner, ce qui surprend lorsque l’on sait que quatre mois plus tôt, cette eau n’était qu’une gigantesque patinoire…

Les rochers sont parfois monstrueux et fendus en plusieurs lames, comme si on avait essayé de les découper. En outre, ils conservent la chaleur du soleil. Le soir, avant l’arrivée des moustiques, après s’être baignés, nous nous y allongeons. La sensation est alors très agréable…

C’est tout simplement un chef d’œuvre de la nature que nous parcourons. C’est parfois tellement beau que l’on a l’impression d’avoir quelque chose d’artificiel devant les yeux.

Je suis très étonné car jamais je n’avais entendu parler de ces endroits qui sont quand même parcourus par les plaisanciers canadiens et américains.

A partir du Chenal du Nord, ce sont des étendues d’une nature que l’on dirait presque vierge. Une nuit, nous avons même entendu les loups hurler !
Un seul problème : De 20 h 30 à 22 heures, il est nécessaire de fermer le bateau, obturer toutes les ouvertures avec des moustiquaires car c’est carrément une attaque que nous subissons. Peut-être faut-il payer par là les splendeurs que nous offre cette région. Mais une fois l’heure passée, ils nous laissent tranquilles pour le restant de la nuit. Nous pouvons de nouveau sortir.
La région est bordée par de nombreuses réserves indiennes. Ies Pow Wow (fêtes indiennes) sont nombreux, ce qui nous permet de découvrir cette culture à mesure que nous avançons. Une bonne nouvelle : Même au Canada, il semble que les indiens n’aient pas tous été évangélisés… Et s’ils vivent dans des maisons modernes, roulent en voiture et travaillent à la ville, il en reste apparemment un bon nombre à perpétuer le culte de leurs ancêtres.

Un mois après avoir repassé la frontière des USA, nous traversons le lac Michigan et arrivons à Chicago.

Chicago est une ville où les plaisanciers, s’ils veulent pouvoir rester quelques jours, n’ont d’autre solution que de payer, cher, pour stationner leur bateau. 

Nous avons cependant eu la chance de découvrir un petit quai non répertorié par la municipalité où il n’a pas été utile de débourser un centime. Nous sommes donc restés quelques jours durant lesquels nous avons pu visiter cette ville gigantesque. Comme à Washington, de nombreux musée sont gratuits.

Nous sommes donc à présent revenus aux USA. La prochaine vidéo devrait concerner le trajet jusqu’à la fameuse ville de Cairo où nous avons perdu notre hélice et découvert la cité fantôme…