Voilà deux nouvelles vidéos de notre navigation sur les voies d’eau Nord Américaines.
La première concerne le canal Trent-Severn, un très vieux canal reliant le lac Ontario à la baie Georgienne.
Ce tour à travers le continent Nord Américain par les fleuves a donc débuté à New-York (vidéo en préparation). Nous avons remonté la rivière Hudson qui part de New-York, puis traversé le lac Ontario, et emprunté le canal des Trent-Severn, une voie navigable de 386 kilomètres reliant plusieurs petits lacs entre eux et menant à la baie Georgienne (la baie Georgienne se trouve au nord du lac Huron).
C’est une voie d’eau très étonnante où l’on trouve non seulement de très vieilles écluses, mais où l’on a également recourt au portage pour faire passer les embarcations. Le bateau est placé sur une sorte de ber roulant. On lui fait ainsi descendre un dénivelé d’une vingtaine de mètres au bas duquel il est remis à l’eau. Cela peut paraître un peu rudimentaire, mais c’est en tous les cas très efficace. A l’époque, cela servait aux embarcations qui transportaient du bois.
Deux ascenseurs à bateaux construits il y a plus de cent ans fonctionnent encore parfaitement. Je n’avais jamais entendu parler de ce système. Ce sont comme deux énormes tiroirs dans lesquels les bateaux prennent place, et qui montent ou descendent. Pour faire descendre celui qui est en haut, on lui met plus d’eau que dans celui qui est en bas. Etant plus lourd, le poids le fait descendre, ce qui fait monter le second par un système hydraulique. Le bateau grimpe ainsi une hauteur de presque vingt mètres.
Comme vous pouvez le voir au début de la vidéo, la principale difficulté au niveau de la navigation réside dans la présence d’herbes très hautes dans les fonds qui se prennent à l’hélice ou bouchent l’arrivée d’eau du moteur. A plusieurs reprises nous avons du jeter l’ancre en catastrophe et plonger pour délivrer l’hélice ou déboucher l’arrivée d’eau. Les paysages sont cependant parfois magnifiques.
Au début de cette vidéo, on aperçoit le sauvetage de deux jeunes filles. Nous étions alors empêtrés dans des hautes herbes, ce qui nous avaient obligé à poser l’ancre pour démêler l’hélice. C’est à ce moment que des cris désespérés nous parvinrent aux oreilles… Le vent soufflait un peu fort, ce qui engendrait des vagues sur le fleuve. Les deux jeunes filles avaient chaviré à bord de leur kayak…
La qualité des images n’est pas vraiment très bonne. Un son exécrable vient parfois gâter l’ensemble. et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. J’essaierai de me rattraper dans l’écriture des bouquins si je me décide à relater ce voyage !
Nous voilà à présent dans la baie Georgienne. Il y aurait plus de 30000 îles et la navigation y serait assez délicate. Nous redressons notre mat à l’aide de la grue d’un vieux bateau. Cela est assez folklorique…
La baie Géorgienne se trouve au nord du lac Huron, dans le prolongement du chenal du Nord.
Habituellement, ce ne sont pas les beaux paysages qui m’intéressent, mais plutôt les gens qui les habitent. La beauté de ces régions dépassent cependant largement ce à quoi je m’attendais.
Ce sont deux gigantesques baies que l’on parcourt l’une après l’autre pour rejoindre le lac Michigan. A l’intérieur de ces baies, la côte est composée tantôt d’énormes roches formant d’immenses labyrinthes, tous balisés, tantôt de petites îles formées eux aussi par de grosses roches, mais recouvertes d’un tapis de conifères. Les mouillages sont possibles à chaque détour.
L’eau est clair, pure et douce, peut-être plus douce que ne l’est celle de la Méditerranée. Nous passons chaque jour des heures à nous y baigner, ce qui surprend lorsque l’on sait que quatre mois plus tôt, cette eau n’était qu’une gigantesque patinoire…
Les rochers sont parfois monstrueux et fendus en plusieurs lames, comme si on avait essayé de les découper. En outre, ils conservent la chaleur du soleil. Le soir, avant l’arrivée des moustiques, après s’être baignés, nous nous y allongeons. La sensation est alors très agréable…
C’est tout simplement un chef d’œuvre de la nature que nous parcourons. C’est parfois tellement beau que l’on a l’impression d’avoir quelque chose d’artificiel devant les yeux.
Je suis très étonné car jamais je n’avais entendu parler de ces endroits qui sont quand même parcourus par les plaisanciers canadiens et américains.
A partir du Chenal du Nord, ce sont des étendues d’une nature que l’on dirait presque vierge. Une nuit, nous avons même entendu les loups hurler !
Un seul problème : De 20 h 30 à 22 heures, il est nécessaire de fermer le bateau, obturer toutes les ouvertures avec des moustiquaires car c’est carrément une attaque que nous subissons. Peut-être faut-il payer par là les splendeurs que nous offre cette région. Mais une fois l’heure passée, ils nous laissent tranquilles pour le restant de la nuit. Nous pouvons de nouveau sortir.
La région est bordée par de nombreuses réserves indiennes. Ies Pow Wow (fêtes indiennes) sont nombreux, ce qui nous permet de découvrir cette culture à mesure que nous avançons. Une bonne nouvelle : Même au Canada, il semble que les indiens n’aient pas tous été évangélisés… Et s’ils vivent dans des maisons modernes, roulent en voiture et travaillent à la ville, il en reste apparemment un bon nombre à perpétuer le culte de leurs ancêtres.
Un mois après avoir repassé la frontière des USA, nous traversons le lac Michigan et arrivons à Chicago.
Chicago est une ville où les plaisanciers, s’ils veulent pouvoir rester quelques jours, n’ont d’autre solution que de payer, cher, pour stationner leur bateau.
Nous avons cependant eu la chance de découvrir un petit quai non répertorié par la municipalité où il n’a pas été utile de débourser un centime. Nous sommes donc restés quelques jours durant lesquels nous avons pu visiter cette ville gigantesque. Comme à Washington, de nombreux musée sont gratuits.
Nous sommes donc à présent revenus aux USA. La prochaine vidéo devrait concerner le trajet jusqu’à la fameuse ville de Cairo où nous avons perdu notre hélice et découvert la cité fantôme…