Il s’agit là d’une petite vidéo de notre ballade dans les îles des Marquises. La qualité n’est pas vraiment exceptionnelle, mais elle vous donne malgré tout une bonne idée de ce que nous avons pu vivre dans ces îles merveilleuses.

Une chose très intéressante sur cette vidéo : nous assistons à un endroit à une répétition de danses traditionnelles. Observez bien ce qui se passe. Il y a deux groupes bien distincts, celui des hommes et celui des femmes. Ces deux groupes répètent l’un à côté de l’autre des chants différents sans que personne ne s’en sente importuné, ni d’un côté, ni de l’autre… Jamais pareille chose ne pourrait se concevoir dans un de nos pays occidentaux ! Cela a duré plus de deux heures…

Un peu plus loin, on aperçoit ce que l’on appelle ici un « Réré », c’est-à-dire un homme complètement efféminé. La chose n’est pas très visible sur le film. Il est pourtant partie prenante dans la répétition et joue même un rôle important, celui d’une sorte de chef d’orchestre pour le groupe des femmes. Il donne la cadence, et tout le groupe le suit sans aucune moquerie de quelque nature qui soit. Tout le monde l’écoute et lui obéit.

Cette scène serait encore une fois absolument impensable dans l’un de nos pays européens. Ici, à l’autre bout du monde, on vous respecte tel que vous êtes. Ce cas d’intégration complète d’homme efféminé dans la société est d’ailleurs très courant, tant aux Marquises que sur l’ensemble de la Polynésie.

Une dernière chose. Cette répétition avait lieu presque tous les soirs. Et à chaque fois, je m’y rendais, trop impressionné par cette culture si différente. Un soir, le responsable est venu me demander si je voulais venir répéter avec eux… « Mais cela ne se peut pas, » lui ai-je répondu, « on va tout de suite me reconnaître parmi vous comme étant un occidental… » Cela ne paraissait nullement l’importuner, j’ai même eu l’impression qu’il était un peu déçu de mon refus !

Ces gens sont vraiment extraordinaires !

C’est une grande leçon de tolérance et d’humilité qui nous fut donnée durant cette escale à Nuku Hiva.

Je pense que ces souvenirs seront ceux qui auront le plus marqué notre séjour dans ce merveilleux archipel.

La première île que l’on aperçoit avec les chevaux sauvages et les vestiges anciens est celle de Hiva Oa, la seconde celle de Nuku Hiva, et la troisième celle de Ua Pu. Nous n’avons malheureusement pas pu nous arrêter à Hua Huka car la mer était trop forte et l’abri peu sûr. Nous avons dû poursuivre directement sur Nuku Hiva.

Voici l’un des épisodes peut-être les plus marquants de ce périple sur les fleuves US:

Notre escale dans la ville fantôme de Cairo.

Un soir, nous nous étions arrêtés derrière une île que forme le Mississippi pour passer la nuit. L’endroit était complètement perdu, aucune habitation nulle part, que des arbres sur les berges, et le piaillement des oiseaux dans les arbres.

Nous ne devions bien sûr passer que la nuit. Mais le lendemain, après avoir remonté l’ancre, le bateau n’a pas voulu partir… J’ai plongé pour voir ce qui se passait sous l’eau : Il n’y avait plus d’hélice…

Comment cela a-t-il pu se passer ? Je n’en sais rien, toujours est-il que le courant était trop fort, et le fond trop vaseux. Je n’ai pas pu la retrouver. Nous étions complètement bloqués dans un endroit perdu.

Nous avons donc débarqué sur une berge terreuse, puis avons marché dans la forêt. Nous avons ensuite traversé un champ, puis une autre forêt, pour enfin arriver à une ville fantôme !

Un vrai conte.

Nous avons bienheureusement trouvé des chemins. Nous sommes donc retournés au bateau et avons débarqué les vélos pour pouvoir visiter cette ville que je vous invite à découvrir sur cette vidéo.

Une autre vidéo de ce surprenant endroit : http://www.youtube.com/watch?v=ptG6—87Lc&feature=related

Nous sommes restés plus d’une semaine dans cet endroit, à la suite de quoi des amis australiens, Rod et Pauline, nous ont remorqués jusqu’à l’entrée même de Cairo qui se trouvait à une dizaine de milles de navigation, sur le fleuve Ohio.

Nous avons pu commander une nouvelle hélice et l’avons installée. Ce qui nous a obligés à rester durant presque un mois dans cet endroit. C’est ainsi que nous avons découvert ce que je considère comme étant l’une des villes les plus fascinantes des USA. Au point que j’en viens presque à me demander si ce n’était une véritable chance d’avoir perdu notre hélice à cet endroit.

Cairo était auparavant la ville la plus riche des États-Unis. C’en est à présent la plus pauvre ! Il n’y a pas très longtemps, une banque est venue saisir les voitures de la police qui ne pouvait plus payer le crédit engagé pour les acquérir…

L’histoire est bien sûr trop longue pour être relatée sur cette page. Mais je vais m’essayer en quelques mots : L’un des principaux facteurs qui fit que cette ville fut désertée de ses habitants a été… Le racisme !

Durant les années 1960 – 1970, la population de la ville était composée d’environ 30 pour cent de noirs. C’était l’époque de la ségrégation raciale. Non seulement les noirs devaient se soumettre à des règles parfois humiliantes, mais les blancs qui possédaient la totalité des entreprises refusaient de les embaucher, préférant aller chercher des employés blancs parfois très loin dans d’autres états.

Les noirs se sont donc organisés et ont boycotté les entreprises et commerces des blancs qui refusaient de les embaucher. Cela a duré une dizaine d’années…

Malgré cela, les blancs n’ont pas cédé. Plutôt que d’essayer de s’intégrer, ils ont préféré abandonner ce qu’ils avaient et s’en aller ailleurs.

D’autres facteurs sont venus se greffer, bien sûr, mais celui-là apparaît comme étant non seulement le principal, mais également le plus représentatif de ce qu’à pu vivre à une certaine époque toute une population sur le sol même de ce que l’on nommait le pays de la liberté…

Et puis la crise des années 2000 est venue porter le coup de grâce à cette ville qui quelques décennies auparavant, faisait la fierté de toute une région !

Elle offre à présent au visiteur cet étonnant spectacle d’une ville fantôme moderne.

Cairo n’est cependant pas encore entièrement morte. Si sa population a été diminuée par 10 en quelques années, il n’en demeure pas moins que 1800 habitants y vivent encore.

Comme on peut le voir sur la seconde vidéo, certaines maisons bourgeoises de la belle époque ont été préservées, d’autres, les plus belles, n’ont jamais cessé d’être habitées. Le bâtiment de la douane a été transformé en musée après avoir été utilisé durant quelques années par la police locale, un musée où malheureusement aucun des faits les plus marquants de l’histoire de la ville n’y est exposé.

On ne sait même pas que c’est dans ce bâtiment qu’un jeune soldat de couleur noire a un beau jour été retrouvé pendu… Lynchage ou suicide ? Toujours est-il que ce fait a immédiatement entraîné une longue période d’émeutes dans toute la ville.

« Ce sont des choses qu’il faut oublier… » a tenté de nous expliquer la retraitée qui s’occupe bénévolement de l’établissement !

Non, surtout pas.

Pardonner, oui…

Mais ne jamais oublier.

C’est par un pur hasard que nous nous sommes retrouvés à cet endroit. Sans la perte de cette hélice, nous ne nous serions même jamais arrêtés… Mais de cette escale forcée, c’est surtout l’histoire de cette période qui restera gravée dans nos mémoires lorsque nous aurons quitté ces lieux emblématiques.

L’histoire de cette ville est une véritable mine d’or pour les habitants actuels. Malheureusement, ils ne savent pas en profiter, et d’ici peu, si aucune précaution n’est prise pour éviter aux maisons encore debout de s’écrouler une par une, il ne restera de ce passé qu’une surface vide où seule le dessin des rues sera encore perceptible !Il suffirait à la municipalité de Cairo de mettre les maisons hors d’eau, c’est-à-dire de protéger les toits avec de simples bâches par exemple… Habitants de Cairo, si vous me lisez, s’il vous plait, n’attendez pas qu’il soit trop tard…
Voilà donc la seconde vidéo sur notre escale à Cairo depuis notre remorquage par nos amis australiens jusqu’au départ de cette ville lorsque l’hélice fut réparée.Mes enfants ont pu y faire Halloween…

Faire Halloween dans une ville dont les trois quarts des maisons sont abandonnées et dont la population restante est peut-être celle la plus pauvre des USA… Et bien comme vous pouvez le voir, la récolte de bonbons n’a jamais été aussi bonne !

Voilà deux nouvelles vidéos de notre navigation sur les voies d’eau Nord Américaines.

La première concerne le canal Trent-Severn, un très vieux canal reliant le lac Ontario à la baie Georgienne.

Ce tour à travers le continent Nord Américain par les fleuves a donc débuté à New-York (vidéo en préparation). Nous avons remonté la rivière Hudson qui part de New-York, puis traversé le lac Ontario, et emprunté le canal des Trent-Severn, une voie navigable de 386 kilomètres reliant plusieurs petits lacs entre eux et menant à la baie Georgienne (la baie Georgienne se trouve au nord du lac Huron).

C’est une voie d’eau très étonnante où l’on trouve non seulement de très vieilles écluses, mais où l’on a également recourt au portage pour faire passer les embarcations. Le bateau est placé sur une sorte de ber roulant. On lui fait ainsi descendre un dénivelé d’une vingtaine de mètres au bas duquel il est remis à l’eau. Cela peut paraître un peu rudimentaire, mais c’est en tous les cas très efficace. A l’époque, cela servait aux embarcations qui transportaient du bois.

Deux ascenseurs à bateaux construits il y a plus de cent ans fonctionnent encore parfaitement. Je n’avais jamais entendu parler de ce système. Ce sont comme deux énormes tiroirs dans lesquels les bateaux prennent place, et qui montent ou descendent. Pour faire descendre celui qui est en haut, on lui met plus d’eau que dans celui qui est en bas. Etant plus lourd, le poids le fait descendre, ce qui fait monter le second par un système hydraulique. Le bateau grimpe ainsi une hauteur de presque vingt mètres.

Comme vous pouvez le voir au début de la vidéo, la principale difficulté au niveau de la navigation réside dans la présence d’herbes très hautes dans les fonds qui se prennent à l’hélice ou bouchent l’arrivée d’eau du moteur. A plusieurs reprises nous avons du jeter l’ancre en catastrophe et plonger pour délivrer l’hélice ou déboucher l’arrivée d’eau. Les paysages sont cependant parfois magnifiques.

Au début de cette vidéo, on aperçoit le sauvetage de deux jeunes filles. Nous étions alors empêtrés dans des hautes herbes, ce qui nous avaient obligé à poser l’ancre pour démêler l’hélice. C’est à ce moment que des cris désespérés nous parvinrent aux oreilles… Le vent soufflait un peu fort, ce qui engendrait des vagues sur le fleuve. Les deux jeunes filles avaient chaviré à bord de leur kayak…

La qualité des images n’est pas vraiment très bonne. Un son exécrable vient parfois gâter l’ensemble. et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. J’essaierai de me rattraper dans l’écriture des bouquins si je me décide à relater ce voyage !

Nous voilà à présent dans la baie Georgienne. Il y aurait plus de 30000 îles et la navigation y serait assez délicate. Nous redressons notre mat à l’aide de la grue d’un vieux bateau. Cela est assez folklorique…

La baie Géorgienne se trouve au nord du lac Huron, dans le prolongement du chenal du Nord.

Habituellement, ce ne sont pas les beaux paysages qui m’intéressent, mais plutôt les gens qui les habitent. La beauté de ces régions dépassent cependant largement ce à quoi je m’attendais.

Ce sont deux gigantesques baies que l’on parcourt l’une après l’autre pour rejoindre le lac Michigan. A l’intérieur de ces baies, la côte est composée tantôt d’énormes roches formant d’immenses labyrinthes, tous balisés, tantôt de petites îles formées eux aussi par de grosses roches, mais recouvertes d’un tapis de conifères. Les mouillages sont possibles à chaque détour.

L’eau est clair, pure et douce, peut-être plus douce que ne l’est celle de la Méditerranée. Nous passons chaque jour des heures à nous y baigner, ce qui surprend lorsque l’on sait que quatre mois plus tôt, cette eau n’était qu’une gigantesque patinoire…

Les rochers sont parfois monstrueux et fendus en plusieurs lames, comme si on avait essayé de les découper. En outre, ils conservent la chaleur du soleil. Le soir, avant l’arrivée des moustiques, après s’être baignés, nous nous y allongeons. La sensation est alors très agréable…

C’est tout simplement un chef d’œuvre de la nature que nous parcourons. C’est parfois tellement beau que l’on a l’impression d’avoir quelque chose d’artificiel devant les yeux.

Je suis très étonné car jamais je n’avais entendu parler de ces endroits qui sont quand même parcourus par les plaisanciers canadiens et américains.

A partir du Chenal du Nord, ce sont des étendues d’une nature que l’on dirait presque vierge. Une nuit, nous avons même entendu les loups hurler !
Un seul problème : De 20 h 30 à 22 heures, il est nécessaire de fermer le bateau, obturer toutes les ouvertures avec des moustiquaires car c’est carrément une attaque que nous subissons. Peut-être faut-il payer par là les splendeurs que nous offre cette région. Mais une fois l’heure passée, ils nous laissent tranquilles pour le restant de la nuit. Nous pouvons de nouveau sortir.
La région est bordée par de nombreuses réserves indiennes. Ies Pow Wow (fêtes indiennes) sont nombreux, ce qui nous permet de découvrir cette culture à mesure que nous avançons. Une bonne nouvelle : Même au Canada, il semble que les indiens n’aient pas tous été évangélisés… Et s’ils vivent dans des maisons modernes, roulent en voiture et travaillent à la ville, il en reste apparemment un bon nombre à perpétuer le culte de leurs ancêtres.

Un mois après avoir repassé la frontière des USA, nous traversons le lac Michigan et arrivons à Chicago.

Chicago est une ville où les plaisanciers, s’ils veulent pouvoir rester quelques jours, n’ont d’autre solution que de payer, cher, pour stationner leur bateau. 

Nous avons cependant eu la chance de découvrir un petit quai non répertorié par la municipalité où il n’a pas été utile de débourser un centime. Nous sommes donc restés quelques jours durant lesquels nous avons pu visiter cette ville gigantesque. Comme à Washington, de nombreux musée sont gratuits.

Nous sommes donc à présent revenus aux USA. La prochaine vidéo devrait concerner le trajet jusqu’à la fameuse ville de Cairo où nous avons perdu notre hélice et découvert la cité fantôme…

(A l’attention des navigateurs envisageant de venir en Polynésie

Les prix en Polynésie :

Voilà l’un des sujets qui intéressera ceux dont le bateau est actuellement à Panama et qui se demandent ce qu’ils doivent acheter et stocker avant de prendre la mer pour ce territoire où le coût de la vie a la réputation d’être l’un des plus élevés au monde.

Dans un premier temps, il n’est pas utile de vous charger à fond en gasoil à Panama, comme nous l’avions fait…

D’une part, le gasoil de Panama est de très mauvaise qualité (je vous en parle en connaissance de cause?), mais arrivé en Polynésie, vous bénéficierez de prix hors taxe sur toutes vos consommations, et ce sera du gasoil propre, sans aucune impureté, qui n’encrassera pas vos injecteurs…

Vous pourrez également commander du matériel de bateau en HT, ce qui est très intéressant lorsqu’il s’agit de voiles, par exemple. La seule obligation sera pour le dédouanement qui vous coûtera environ 56 euros. C’est ce que nous a coûté notre nouvelle grand voile commandée chez Leesail à Hong Kong, et qui nous est revenue avec le transport et un lazy bag complet à moins de 1500 euros.

J’ai déjà envoyé de nombreux mails aux copains se trouvant encore à Panama pour expliquer exactement ce qu’il en était. Il est vrai que la vie est très chère en Polynésie. Et le coût du transport n’explique pas tout ? Mais le phénomène est atténué par une réglementation qui oblige les commerçants à vendre les produits de première nécessité à prix bloqué. On appelle cela des PPN (produit première nécessité).

Quelle que soit l’île dans laquelle vous débarquerez, vous pourrez ainsi acheter farine, sucre, lait en poudre, riz, poulet surgelé, thé, etc. pratiquement au même prix que dans les petites surfaces de l’hexagone.

Pour tout le reste, les prix sont libres, et les commerçants ont le droit de pratiquer ce qu’ils veulent. Il en résulte parfois des énormités difficilement explicables.

Pour certains autres produits, comme les alcools ou les boissons gazeuses, par exemple, ce sont les taxes qui rendent leurs prix exorbitants. Mais là, rien à dire…

Les vêtements, chaussures, sont également très chers. Il n’y a pas de PPN dans cette catégorie.

Si vous avez besoin de lunettes, alors là c’est le bouquet. En métropole, chez la plupart des opticiens, vous avez une seconde paire pour le même prix ? Ici, non seulement vous les paierez presque le double, mais ils se sont tous entendus pour ne pas pratiquer l’avantage de la seconde paire gratuite ? « Le transport ? » expliquent-ils lorsque vous leur en demandez la raison, ou alors « les taxes » ?

Et je ne vous parle pas des garanties de tous les produits électroniques. Lorsqu’on vous octroie 6 mois de garantie, c’est vraiment que vous avez eu de la chance ?

Les Polynésiens sont vraiment pris pour des vaches à lait !

J’ai fait un film assez court dans l’un des hypermarchés pour ceux qui voudraient se rendre compte de leurs propres yeux. J’ai malheureusement été interrompu par le service de sécurité qui n’acceptait pas que l’on filme dans leur magasin.

Sécurité sociale :

Si vous avez besoin de soins dentaires, ou autres, votre sécurité sociale peut fonctionner en Polynésie, à condition que vous ayez fait le nécessaire auprès de la CPS, c’est-à-dire la Caisse de Prévoyance Sociale de Polynésie Française.

Pour nous, cela n’a pas été très aisé car nous étions tombés sur un employé qui ignorait tout des démarches à accomplir. Je devais me faire opérer d’une petite hernie inguinale, une opération somme toute assez bénigne, mais qui m’aurait coûté plus de 3000 euros si je n’avais pas eu de couverture sociale. L’employé de la CPS m’a d’abord envoyé au centre des impôts de Papeete pour que je fasse rapatrier mon dossier de pension de la Gendarmerie, chose que personne, ni à Papeete, ni en France, n’a compris. Au bout de deux mois, je n’avais toujours rien.

Je m’étais alors résigné à payer à l’avance la somme demandée, puis de me la faire rembourser par ma caisse une fois l’opération terminée. C’est à ce moment que j’ai rencontré une standardiste de l’hôpital un peu plus compétente que la moyenne. Elle m’a remis un simple formulaire « Accord entre la France et la Polynésie » à compléter et faire signer par ma caisse de sécurité sociale.

Tout s’est ensuite déroulé très rapidement par envoi de mail. Le lendemain, je recevais l’imprimé rempli et signé en fichier joint. Je retournai à la CPS, et l’on me

remettait une carte d’assuré social, sorte de carte vitale à la mode d’ici. J’ai pu ainsi me faire opérer dans une clinique sans avoir à débourser un centime.

Il vous faut donc, dans un premier temps, vous procurer ce formulaire, le remplir et l’envoyer à votre caisse. Si l’employé de la CPS vous dit qu’il ne connaît pas, allez directement au guichet de l’hôpital qui n’est pas très loin.

Attention, il existe plusieurs types de formulaires, un pour les retraités, et un autre pour les actifs. Ne pas se tromper !

Grâce à cette carte, nous avons également pu nous faire contrôler les dents sans avoir à débourser outre mesure. Il se trouve d’ailleurs un excellent dentiste non loin de la marina.

Internet en Polynésie :

L’un des problèmes auxquels nous avons été confrontés en arrivant dans cet archipel est celui d’internet pour lequel il fallait payer cher pour pouvoir seulement ouvrir notre boîte aux lettres.

Je pense donc qu’une petite explication sur les différentes méthodes de connexion peut rendre un grand service à ceux qui nous suivront et seront confrontés au même problème.

Il existe plusieurs solutions pour se connecter. Après avoir acheté une carte assez onéreuse dans un bureau de poste aux Marquises, nous avons pris un crédit d’une centaine d’heures à la société IORASPOT, une société ayant installé une antenne wifi dans le mouillage principal de l’île de Hiva Oa et celle de Nuku Hiva. Cela nous revenait environ à 1,50 euro de l’heure, mais il fallait pour cela que le bateau se trouve à l’endroit où était installée ces antennes. Et ces mouillages sont peu nombreux (2 aux Marquises, 3 aux Tuamotu?).

Lors de notre arrivée à Tahiti, nous avons opté pour une autre solution : La clé 2G. C’est une petite clé que l’on se procure dans une des boutiques de l’enseigne Vini, et même dans l’ensemble des bureaux de poste de Polynésie me semble-t-il, et qui vous permet de vous connecter partout en Polynésie, quel que soit l’endroit où est ancré le bateau.

Elle vous est remise gratuitement si vous souscrivez un abonnement mensuel de 1000 francs (environ 8,50 euros) mensuels.

En prenant les précautions énumérées à la suite, cet abonnement devrait pouvoir être suffisant pour ouvrir votre boîte aux lettres une fois tous les jours, et ce quel que soit l’endroit de Polynésie où vous vous trouvez, Marquises, Australes, Tuamotu?

Le problème est que pour bénéficier de cet abonnement, il est nécessaire d’ouvrir un compte dans une banque de Polynésie, car la société Vini demande un RIB. Et pour cela, il faut être résident.

Bienheureusement, nous sommes en Polynésie ! Nous trouvant à l’ancre en face de la Marina Taina, son directeur, le très sympathique Philippe, nous a délivré une attestation comme quoi mon bateau était bien au mouillage en face de la marina.

À ma grande surprise, la banque de Polynésie a accepté cette attestation, et m’a immédiatement ouvert un compte. Dans l’heure qui suivit, j’ai pu obtenir un abonnement et une clé 2G auprès des services Vini. Il s’agit d’un abonnement d’un an. Mais lorsque l’on ne reste que 6 mois ou 8 mois, ce qui était notre cas, cela ne constitue pas un problème. Il suffit de leur présenter un papier quelconque de la douane ou la police de l’immigration attestant que nous allons partir, et le contrat est annulé.

En ce qui me concerne, avant notre départ de Papeete, je suis allé présenter la clairance de sortie qui m’avait été délivrée par le bureau de l’immigration, et Vini a suspendu cet abonnement à la date que je leur ai demandée, c’est-à-dire deux mois plus tard, ce qui me donnait la possibilité de me servir encore de la clé durant mes escales aux îles sous le vent.

Mais pour pouvoir utiliser cette clé de manière à ce que le crédit de 1000 francs puisse suffire pour l’ouverture quotidienne de votre boîte aux lettres, il est absolument indispensable de se conformer aux indications suivantes qui ont été données par mon ami Josselin Peyron, dont le bateau LARES se trouvait juste en face de Folle Avoine.

Josselin m’indiquait comment faire pour surfer de la manière la plus économique possible :

Le but est de supprimer totalement les téléchargements automatiques générés par certains programmes tels que les antivirus, par exemple. Il est également nécessaire qu’aucune photo ne puisse s’afficher, car les photos, cela consomme…
Il faut donc dans un premier temps couper tous les programmes de mise à jour automatique :

Mise à jour de l’antivirus :

Avec Avast :

  1. Lancer Avast (en bas à droite de l’écran).
  2. Cliquer sur « Paramètres » –> « Mise à jour » –> Cocher l’option « Demander lorsqu’une mise à jour est disponible » –> OK.

Avec AVG :

  1. Cliquer sur « Outil », puis sur « Paramètre avancé », et puis dans la marge à gauche, sur « Programmation ».
  2. Ensuite, cliquer sur « Programmation de la mise à jour » et désactiver en décochant la case activer cette tâche.

Mise à jour Windows :

  1. Control Panel (Panneau de configuration) –> Automatic Update –> Cocher l’option « Notify me but don’t download or install them » –> OK.
  2. Windows en français : inscrire ‘update’ dans le cadre recherché au bas de la page. Ensuite, cliquer sur désactiver les mises à jour automatiques.

Empêcher le démarrage automatique d’autres programmes qui risquent de se connecter à internet (ces programmes sont souvent en bas à droite sur la barre des tâches windows)

Skype

  1. Démarrer Skype
  2. Outils —> Options –> décocher la case « lancer Skype au démarrage de Windows » –> OK

MSN :
Autre programme de mise à jour (que je n’ai pas) à désinstaller ou à configurer pour ne pas qu’ils se déclenchent de façon automatique :

  • Mise à jour Adobe
  • Mise à jour Apple
  • Mise à jour Google
    Etc.
    Installer Firefox (si ce n’est pas fait)

À télécharger http://www.mozilla-europe.org/fr/firefox/ :
lancer Firefox
installer le module complémentaire Imageblock qui permet de ne pas télécharger les images des pages web
aller à la page https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/5613/
cliquer sur « Ajouter à Firefox »
suivre les instructions
Une fois installé, un bouton apparaît dans Firefox en haut à droite pour activer ou désactiver Imageblock
installer le module complémentaire Flashblock qui permet de ne pas télécharger les animations Flash des pages web page : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/433/
une fois ce module activé, les anim Flash sont remplacées par des « f » dans les pages sur lesquelles on peut cliquer pour télécharger l’animation
Chez Iaoranet, il vaut mieux acheter au volume 2Go (de préférence) (126 euros quand même)

Une fois sur internet, dans la petite fenêtre « firstspot », les quotas ne devraient pas descendre très vite.

Il semble donc que la clé 2G Vini réalise dans cet ensemble l’un des meilleurs compromis. Elle est offerte pour tout abonnement à 1000 francs mensuel (un peu plus de 8 euros) et permet de surfer n’importe où sur l’ensemble du territoire de Polynésie française. Pour 1000 francs, vous avez 100 Mo. Mais votre forfait s’ajuste automatiquement si vous consommez plus : si vous consommez de 100 à 250 Mo, ce sont 2000 francs qui vous seront prélevés. De 250 à 500, vous payerez 3500 francs, et de 500 à 1000, ce seront 5000 francs qui vous seront facturés (http://www.vini.pf/index.php?id=forfait_internet_particulier).

Remarques :
L’internet au volume, c’est bien si vous surfez ou simplement pour ouvrir votre boîte aux lettres. Pour faire du Skype, MSN ou des téléchargements importants, il vaut mieux utiliser un autre compte Iaoranet (ou WDG) et fonctionner au temps passé en ligne.

Il est bon de mettre à jour (manuellement maintenant) l’antivirus de temps en temps.
Idem pour Windows.
Chez Iaoranet, vous payez autant le volume descendant (download) que le volume montant (upload).
Au départ, les 2 Go sont partagés en deux : 1 Go de download, 1 Go d’upload.
Par un mécanisme compliqué et nocturne, l’upload non utilisé dans la journée est basculé vers le download.
On peut également utiliser un logiciel de messagerie type Outlook, Thunderbird ou autre pour éviter d’aller en ligne, ce qui permet de lire et rédiger ses mails hors ligne. Je crois qu’il détaille comment le faire sur Iaoranet.
Les pages web qui sont mal conçues s’affichent mal sans image, il faut alors désactiver Image Block.
On peut également installer le module Adblock qui permet de ne pas afficher les pubs dans FF, mais il ne fonctionne pas toujours bien car il faut lui montrer à chaque fois où sont les zones de pub (image ou Flash).

Une autre méthode pour surfer de manière économique lorsque l’on se trouve en face de la marina Taina, c’est d’aller prendre une consommation au café-restaurant le Pink Coconet qui se trouve sur le quai juste en face du mouillage. On vous donnera alors un code qui vous permettra de vous connecter durant toute la journée si vous le désirez.

Il est meilleur d’y aller le matin car il n’y a pas beaucoup de monde. À partir d’une certaine heure de l’après-midi, toutes les tables sont prises et il serait un peu gênant d’en squatter une avec son ordinateur, à moins de consommer soi-même plus que prévu, ce qui alourdira le prix de la connexion et rendra cette méthode beaucoup moins valable.

Je parle du mouillage devant la marina, mais il est probable, lorsque vous arriverez avec votre bateau, que tout l’espace soit occupé par des bouées payantes. En effet, comme chacun le sait, les caisses de la Polynésie sont vides ? Mais pas de panique, cela ne devrait pas être si cher que cela, une centaine d’euros par mois, qui vous donneront en plus l’accès aux douches.

Il est également probable que la cuve à eau noire soit rendue obligatoire… Profitez de votre escale à Panama pour vous y préparer à moindre coût, car arrivé en Polynésie, le prix ne sera pas le même…

Voilà. Si vous avez quelque chose à ajouter, des informations nouvelles à apporter, des erreurs à corriger, n’hésitez pas à les mettre en commentaire plus bas.

Vous visitez ce site par inadvertance, et cela vous a donné envie de venir faire un tour en Polynésie ???

Mais vous n’avez pas de bateau?

Pas de problème !

Un de mes amis peut vous arranger le coup de manière magistrale : Fred !

Fred est ce que l’on pourrait presque appeler un frère d’arme.

Il semble en effet que nous nous soyons trouvés dans les mêmes endroits, lorsque, lors de mes premières années de Gendarmerie, bien avant la fameuse brigade de Seine et Marne, je parcourais avec mon escadron les points chauds de la région parisienne, habillé d’une tenue bleu sombre, un casque sur la tête, un énorme bouclier de plexiglas au bras gauche, et une matraque au ceinturon.

Fred avait, quant à lui, un casque de motard sous lequel un foulard noué derrière la nuque venait en partie camoufler son visage, son bouclier était bien souvent constitué d’un couvercle de poubelle, et, en guise de fusil lance-grenade, il n’avait qu’un lance-pierre, qu’il maniait d’ailleurs avec une dextérité hors du commun.

Vous pensez bien que pareille chose ne peut que rapprocher. Nous nous sommes donc retrouvés les deux bateaux l’un à côté de l’autre au mouillage devant la marina de Punaauia à nous remémorer les souvenirs d’antan, ces batailles que personne ne gagnait jamais mais dans lesquelles ont défilé les souvenirs de notre jeunesse…

Fred organise à présent des charters dans les îles polynésiennes. Son bateau est un remarquable ketch en bois respirant la santé et qui peut vous emmener là où vous le souhaiterez, Tuamotu, Australes, Marquises, etc. pour un budget qui, lorsque vous aurez comparé avec ce qui se pratique ailleurs, vous paraîtra vraiment très intéressant.

Allez visiter son site, vous en saurez plus : http://www.voilier-shark.com/voilier-shark/Bienvenue_a_bord.html

PS : Je ne suis pas tout à fait sûr, mais il me semble que pour se faire pardonner de la quantité de boulons qu’il leur a envoyés avec son lance-pierre, une petite réduction serait accordée aux anciens gendarmes.

Il est une chose qui risque de surprendre plus d’un « popaa », même parmi ceux installés à Tahiti depuis bien longtemps : Une partie non négligeable de la population ne nous aime pas !

Et lorsque je dis « ne nous aime pas », c’est vraiment qu’ils ne nous aiment pas du tout !

Il n’est pas très aisé de s’en apercevoir car leur physionomie est toujours souriante, et cette culture de l’hospitalité fait que l’on a toujours le sentiment d’être le bienvenu. Ce qui est d’ailleurs vrai, mais cela n’empêche pas leur esprit d’être parfois obscurci par une certaine animosité envers les descendants directs des compatriotes de Bougainville.

Apparemment, la période des essais nucléaires n’a strictement rien à voir là-dedans. Ni même l’époque de la colonie, bien que certains faits exécrables soient encore dans de nombreuses mémoires.

En fait, d’après ce que j’ai pu comprendre lors de conversations amicales avec des Tahitiens et Tahitiennes de ma génération, il y aurait deux traits principaux de notre comportement qui engendreraient cette espèce de malaise.

Le premier est le fait que nous restons toujours entre nous. Nous ne cherchons que peu le contact avec les Polynésiens de pure souche.

Le second est que nous nous sentons parfois supérieurs à eux. Et cela, ils le ressentent de manière assez forte.

Et sincèrement, je pense que ces remarques ne sont pas tout à fait infondées.

Certains faits survenus durant l’époque « coloniale » viennent également ajouter un peu de rancœur à l’ensemble, surtout dans la génération des 50-60 ans.

Lors de nos navigations sur les fleuves d’Amérique du Nord, j’avais été outré par le récit d’un Québécois me racontant que, jusqu’à une époque assez récente, les anglophones leur avaient interdit de parler français dans les écoles. Interdire à des francophones de parler leur propre langue? Sans doute suis-je un peu naïf, mais jamais je n’aurais pu imaginer une pareille chose de la part de gens civilisés.

Et voilà qu’arrivé sur ces terres de rêve, j’apprends que nous-même, Français, avons interdit aux Polynésiens de parler leur propre langue dans les écoles de la République.

D’autres faits sont venus se greffer. Des notaires profitaient de la crédulité des autochtones pour s’emparer de terrains en échange de quelques bouteilles d’alcool, par exemple. Je n’ai pas recensé tous les méfaits que l’on m’a contés, mais une chose est certaine, c’est que nous avons à nous reprocher sur ces terres, nous autres Français.

Je ne sais si tout cela a fait l’objet de thèses ou d’écrits quelconques, mais je pense qu’il serait bon qu’un véritable mea culpa soit fait, et que nous commencions enfin à nous regarder en face, avec nos qualités, sans doute, car nous en avons aussi, mais également avec nos défauts.

Voilà, je ne sais pas quoi vous dire de plus sur ce sujet qui me gêne un peu, mais qu’il était vraiment nécessaire de soulever. N’hésitez pas à réagir si vous en sentez la nécessité.

Pourrait-on parler de l’âme de Tahiti sans aborder le sujet de la beauté même de cette île ?

Comme je vous le disais, l’image que l’on peut avoir de Tahiti lorsque l’on se cantonne à la visite de Papeete et de son agglomération, coincée entre ses voies express et ses hypermarchés, est celle d’une île où l’urbanisation a pris le pas sur la beauté des paysages.

Et pourtant?

Il existe sur cette île de véritables Édens cachés. Mais pour découvrir ces Édens, même si vous avez le plus puissant des véhicules tout-terrain, et même si vous vous référez au meilleur des guides touristiques, vous avez très peu de chance de pouvoir y accéder.

Nous nous sommes donc inscrits dans une petite association de passionnés : Les « Écomarcheurs de Papara ». Un groupe d’amis dont l’essentiel des loisirs consiste à organiser des randonnées dans les endroits les plus merveilleux de ce gros rocher sur lequel ils habitent.

Pour la modique somme de 1000 francs Pacifique, c’est-à-dire un peu plus de 8 euros, vous êtes inscrit pour une année complète, et vous pouvez participer à toutes les randonnées si vous en avez envie, c’est-à-dire deux à trois par semaine durant toute l’année.

C’est plusieurs fois le paradis que nous avons eu ainsi le bonheur de traverser avec cette petite troupe. Et ce n’est pas sans un soupçon de mélancolie que je repense aux merveilleux moments passés lorsque nous marchions, un bâton à la main, remontant une rivière jusqu’à de gigantesques cascades, ou nous infiltrant à travers une épaisse végétation en nous maintenant à des cordages pour descendre quelques pentes abruptes.

Vous pouvez d’ailleurs en juger par vous-même en regardant la vidéo qui, même si la qualité n’est pas des plus extras, n’en est quand même pas moins représentative des richesses de ce gros caillou planté au centre de cet immense océan.

Le plus étonnant, c’est que la chose est tellement formidable qu’aucun voyageur de l’espèce voileux ne vient jamais s’y inscrire.

Si j’ai un conseil à vous donner, vous qui arrivez sur ces terres avec votre bateau à voile, n’hésitez pas à les contacter et vous inscrire, même si votre séjour sur l’île ne doit être que de courte durée, vous risqueriez de passer à côté d’expériences inoubliables.

Vous pouvez découvrir cette petite association en allant sur leur site : http://ecomarcheurspapara.blogspot.com/

L’âme de Tahiti… Quel drôle de titre, penseront certains navigateurs dont l’escale sur cette île n’aura été que de la durée nécessaire au réapprovisionnement. Comment une pareille île coincée entre ses voies express surchargées du matin au soir et ses hypermarchés aux parkings encombrés pourrait-elle avoir une âme ???

Pourtant, elle existe cette âme, mais elle nous est malheureusement cachée, parfois même par ceux chargés de faire découvrir la culture polynésienne aux gens qui se seront pris la peine de se déplacer jusqu’à elle.

Pour avoir une idée de ce dont je veux parler, il suffit d’aller au musée des îles, le musée de référence au niveau de la Polynésie, situé au sud de Punaauia. Un musée très complet semble-t-il…

Cependant, si l’on cherche bien, on s’aperçoit vite qu’il y manque quelque chose.

Ce quelque chose, c’est à mon sens l’une des composantes les plus essentielles de ce que l’on peut réellement appeler « l’âme de Tahiti »!

Rien sur les anciennes religions, aucune référence aux anciens dieux, pas même sur Ta’aroa, le dieu des dieux, ou sur Ruahatu, le dieu de l’océan. Les anciennes coutumes, qui ont d’ailleurs tendance à réapparaître dans les milieux traditionnels, ont été complètement éclipsées… La mythologie, tous ces mythes extraordinaires qui sont à la Polynésie ce que l’Odyssée est à la Grèce antique ? Rien de tout cela n’y figure. C’est à peine si vous pourrez trouver une petite représentation de Oro, le dieu de la guerre et de la fertilité, et encore, il vous faudra bien la chercher.

Par contre, l’arrivée de la Bible sur l’île… Alors là, Oui !

Un espace complet y est réservé. D’anciennes bibles y sont exposées, des courriers provenant des premiers missionnaires, des explications sur leurs différents voyages, leur nom, les noms des premiers évangélisés… Tout y est !!!

Mais que s’est-il donc passé avant ???

Apparemment rien !

J’avais déjà eu l’occasion de m’élever contre certaines pratiques anti-culturelles lors de mes voyages dans le fin fond de l’Amérique du Sud, mais jamais je n’aurais pu penser retrouver de tels problèmes sur cette terre de Polynésie.

Et pourtant, il n’est pas un seul véritable Tahitien qui, bien souvent en parallèle avec l’une des religions que nous leur avons apportées, ne voue un grand respect, pour ne pas dire un culte secret, pour ces anciennes croyances. Les maraes, ces tas de pierre représentant ce que les Popaas (2) appellent des sites archéologiques, sont pour les gens d’ici de véritables lieux sacrés sur lesquels très peu n’oseraient même s’aventurer sans l’approbation d’un tahu’a, c’est-à-dire un prêtre de l’ancienne religion…

La religion des ancêtres reprend d’ailleurs peu à peu de son essor. Des cultes sont célébrés sur certains maraes lors de certaines nuits de pleine lune.

Quelle chose extraordinaire que celle-là : Après avoir été colonisés, puis « évangélisés », que des gens de cette terre puissent nous dire « Nous n’en voulons plus de votre religion, nous retournons à celle de nos ancêtres ». C’est là, à mon sens, l’un des événements les plus remarquables que l’on puisse constater en cette époque où la société de consommation a plus tendance à nous transformer en véritables moutons qu’en adultes ayant le libre arbitre sur nos pensées.

Malheureusement, la dernière force que l’on peut encore appeler « colonisatrice », sur cette terre où règne à présent la démocratie, celle des curés, ou plutôt celle des chrétiens en général, ne supporte bien évidemment pas de voir les ouailles se détourner du seul chemin leur semblant valable pour s’en aller prier je ne sais quels esprits démoniaques. (1)

« Mais ils pratiquaient les sacrifices humains », vous rétorquent-ils lorsque vous essayez d’engager le débat.

Une religion n’a-t-elle pas le droit d’évoluer ? Que ce soit celle des chrétiens ou celle des Tahitiens? Et puis ne suffit-il pas d’ouvrir la Bible et lire certains passages de l’Ancien Testament pour se rendre compte que, dans le registre des atrocités, la Bible n’est pas en reste ? (si vous voulez des exemples, n’hésitez pas à me demander).

Que l’on puisse camoufler des données faisant partie intégrante du patrimoine culturel de tout un peuple dans le seul but de ne pas détourner ce peuple du troupeau dans lequel il a été placé il y a de cela 300 ans, je trouve cela lamentable.

Voici une vidéo faite sur l’un des maraes de Tahiti. La qualité de l’image est exécrable car la caméra était mal réglée…

Mais écoutez ce qui est dit… C’est carrément l’âme de Tahiti qui y est expliquée ! SVP, écoutez jusqu’à la fin…

Mon seul regret lors de cette escale sur cette merveilleuse île aura été de ne pouvoir assister à l’un des offices religieux sur les maraes. Il m’aura fallu longtemps avant de pouvoir pénétrer un peu ce milieu assez extraordinaire, mais malheureusement très fermé. Je connaissais la date de l’un des offices qui était un soir de pleine lune, je connaissais l’endroit, un marae que j’étais allé reconnaître quelques jours plus tôt avec mon vélo, je m’étais procuré la tenue à adopter, des vêtements de couleur blanche. J’avais tout préparé pour pouvoir y aller. Aurais-je été accepté ? Je suis un Français, et cela se voit.

Toujours est-il que le jour venu, le maramu a soufflé si fort que des bateaux ont dérapé en face de la marina de Punaauia. Le mien a reculé de plusieurs dizaines de mètres. Et l’alerte au maramu ne me permettait pas de laisser Victor seul durant la nuit. J’ai dû renoncer à cette cérémonie.

Ce sera pour une autre fois…

(1) Ce que je vais raconter sur l’intolérance des chrétiens risque de choquer les âmes pieuses, mais comment pourrais-je me taire à présent que le morceau est à moitié craché ?

L’avènement de la chrétienté a été principalement l’avènement de l’intolérance. Au lieu d’apprendre à se respecter malgré nos différences, l’homme a appris à haïr son prochain si ses croyances n’étaient pas les mêmes. Il en a découlé tout ce que l’on sait, les persécutions, les tortures, les mises en esclavage, les bûchers, les guerres de religions.

Toute l’histoire de l’humanité n’est qu’une longue suite de faits aussi sanglants qu’aberrants lorsque l’on considère ce pauvre type mort sur la croix après avoir simplement demandé aux hommes de s’aimer les uns les autres.

L’une des dernières aberrations recensées dans le registre des atrocités l’a été il y a un peu plus de vingt ans, en l’année 1990, sur un atoll des Tuamotu, celui de Faaite, juste à côté de Fakarava. Monseigneur Hubert Coppenrath, évêque de Papeete, envoya trois femmes en mission auprès des habitants de cette île. Il s’agissait de Sylvia Alexandre, Rahera Teanuanua, et Avehina Tekurarere, représentantes du Renouveau charismatique, un mouvement chrétien.

Ces femmes restèrent plusieurs jours sur l’île. Que se produisit-il durant ces quelques jours ? Toujours est-il que dès leur départ, une purge a été organisée parmi la population. Des bûchers ont été allumés en face de l’église, et l’on y a brûlé vive six personnes « pour les purifier… ». Une mère a même été portée par son propre fils sur l’un de ces bûchers, une sur l’a été par son propre frère. Et si les gendarmes n’étaient pas intervenus, six autres personnes auraient connu le même sort le lendemain à midi. Au nom de la Bible et de Jésus.

C’est malheureusement cette particularité qui a permis à la religion chrétienne de s’imposer. S’il n’y avait pas eu cette espèce de fanatisme borné, jamais la chrétienté ne constituerait l’une des trois principales religions de la planète. Mais est-ce là un argument qui pourrait faire d’elle la meilleure des religions ?

Pensez-vous qu’une religion puisse être la meilleure (même s’il s’agit de la vôtre) lorsqu’elle vous a été inculquée par vos parents ou vos grands-parents qui ont dû, pour leur part, s’y soumettre de force ?

Les premiers martyrs, que l’on jetait aux lions, n’étaient pas victimes de l’intolérance de la société romaine. Les Romains ne demandaient à personne de se soumettre à leur religion, pas même aux peuples qu’ils assujettissaient.

À cette époque, que l’on soit maître ou esclave, chacun était libre de croire en ce qu’il voulait et même de penser ce qu’il voulait. Mon fils, qui est un passionné de l’époque latine Lien vers le site sur la Rome antique, m’explique même qu’il y avait de nombreuses religions dans la Rome antique.

Et pourtant, seuls les chrétiens étaient persécutés…

Pourquoi ?

Il semble que ce soit en partie à cause de leur intolérance à eux envers les autres religions.

Déjà !

Le verdict de mort qu’ils subissaient ne résultait pas du fait qu’ils adoraient un autre dieu, du moins dans les premiers temps, car ensuite le problème fut différent, surtout après l’incendie de Rome.

L’ordre établi dans la Rome antique offrait à chacun la liberté de choisir ses propres croyances parmi toute la palette dont disposait la société. Mais aux yeux des chrétiens, une seule religion était bonne : La leur ! Et il fallait l’imposer aux autres.

Des recherches ont été faites sur ce sujet, des recherches dont certains résultats entrent en contradiction avec ce que l’histoire raconte, une histoire qui avait bien évidemment été manipulée par les chrétiens…

Lorsque la chrétienté fut devenue religion d’État dans la Rome antique, alors cette liberté de penser et de croire fut tout simplement supprimée. Il fut ordonné à chaque individu d’adopter la religion chrétienne, qu’il le veuille ou non. Telle était la loi !

Est-il là l’enseignement du Christ ?

Soyez bons, charitables, aimez-vous les uns les autres. Voilà ce qu’a enseigné le Christ. Et même si vous croyez en une autre divinité, ou

Heureusement, l’âme de Tahiti ne se résume pas simplement à ce qui a été exposé plus haut. Lorsque l’escale se prolonge bien au-delà de ce qui était initialement prévu, on est très surpris de découvrir que rien ne ressemble à ce à quoi l’on s’attendait en se référant à ce qui nous avait été dit au sujet de cette île.

Pour le navigateur, Tahiti ne devait être que l’endroit du ravitaillement et des formalités. À la suite de quoi, il était bon de lever immédiatement l’ancre pour s’en aller vers d’autres lieux sans doute plus appropriés aux voyageurs de notre espèce.

Et pourtant?

Vers le mois de janvier ou février, si vous avez la curiosité, le soir, lorsque la nuit est tombée, à l’heure où les « popaas » prennent leur repas ou sont avachis devant leur poste de télévision, si vous avez la curiosité donc d’aller vous promener dans certains entrepôts désaffectés, ou sur les parkings déserts des zones industrielles, alors vous risquez d’être complètement ébahis devant ce que peu d’occidentaux peuvent imaginer.

Lorsque j’étais au Brésil, on m’avait raconté toutes les préparations précédant le carnaval, des préparations qui débutaient plus de six mois à l’avance, six mois durant lesquels on répétait les danses, et où l’on préparait les habits d’apparat.

Connaissez-vous le Heiva?

Oui, bien sûr, c’est la plus grande fête de Tahiti, mais elle ne commence qu’au mois de juillet et ne dure que 3 semaines. En plus de cela, elle se déroule dans un espace clos, et il faut payer pour pouvoir y assister.

Erreur.

Le véritable Heiva, pour des milliers de Tahitiens et Tahitiennes, c’est dès les premiers mois de l’année qu’il débute… Et si, comme je le disais un peu plus haut, vous avez la curiosité d’aller vous promener à des heures un peu tardives du côté des endroits les plus déserts de la banlieue de Papeete, ce sont plus que des spectacles auxquels vous aurez la chance d’assister, c’est carrément la démonstration même que ces gens sont attachés à leur culture comme très peu d’autres peuples ne peuvent l’être.

À la lumière parfois piteuse de quelques réverbères, des troupes entières de danseurs et danseuses se démènent presque tous les soirs dans des tamurés et des paotis au rythme effréné des toerés.

Quel bonheur pouvais-je éprouver lorsque je passais d’un entrepôt à un parking, d’un parking à une sombre ruelle en cul de sac, et que je pouvais contempler ce qui représente véritablement l’authenticité des gens de ces îles.

Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut quand même expliquer que les danses d’ici n’ont absolument rien à voir avec celles que l’on peut trouver dans le reste du monde. Il se dégage des mouvements du bassin de la femme je ne sais quelle sensualité ne pouvant pas ne pas mettre en émoi même l’homme aux sens les plus érodés.

Durant plus de six mois, des milliers de Tahitiens et Tahitiennes passent donc leurs soirées à danser inlassablement sous la direction d’un capitaine ayant pour mission de les mener à la victoire.

Car l’enjeu est important.

C’est carrément la reconnaissance de leur supériorité en la matière qui leur sera acquise s’ils arrivent à se hisser à la tête du classement, jusqu’à ce que leur titre soit remis en jeu lors du prochain Heiva!

Et moi, je suis là, assis contre un réverbère, littéralement subjugué par ces spectacles dont il me semble que jamais je ne pourrai me lasser, les oreilles pleines du son des toerés, et dans les yeux le déhanchement si voluptueux de ces femmes ruisselant de sueur mais sur le visage desquelles rayonne un perpétuel sourire.

Et bien, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce qui me semble être l’une des plus merveilleuses caractéristiques de la culture de cette population, il a fallu que je la découvre par moi-même… Vous pouvez chercher, cela ne figure nulle part ! Personne n’en parle. C’est un peu, non comme un secret, mais comme une chose tellement banale, pour les gens d’ici, qu’il n’y aurait presque aucun intérêt à mettre toute cette préparation en valeur.

Elle est pourtant aussi là, l’âme de Tahiti…

Voici une petite vidéo qui vous donnera quelques idées de ce que je viens de vous dire.

Excusez encore une fois la piètre qualité, mais ma caméra commence à être bien usée. Il est grand temps que je me décide à la changer.

Quelques mois plus tard, nous sommes au beau milieu de l’Atlantique, pour la traversée retour.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, on ne s’ennuie pas sur un bateau. Les repas finis, reste la lecture, ou la sieste. La lecture pour l’homme de quart, la sieste pour l’autre. Est-ce le mouvement régulier de la houle, le bruit continu de l’eau sur la coque, ou le manque de sommeil dû à ce découpage du temps ? Toujours est-il qu’il n’est nul besoin de faire effort pour sombrer dans les bras de Morphée lorsque, calé dans sa couchette, les paupières se ferment sans même que l’on puisse véritablement s’en rendre compte … Pourrait-on vivre sur la terre ferme, dans un espace aussi restreint, sans éprouver rapidement un état de lassitude insupportable? Ô magie de la navigation !
Chaque midi, je calcule notre position à la méridienne. Même si cette opération ne s’avère pas vraiment indispensable, la route étant on ne peut plus évidente, et sans difficulté, c’est avec une certaine délectation que je sors le sextant de sa boîte de rangement.
Faire son point à la méridienne, c’est-à-dire lorsque le soleil est au zénith, est d’une simplicité enfantine quand le ciel n’est pas trop encombré et la mer peu agitée. Le descendre sur l’horizon, et attendre, attendre ce moment charnière où l’astre solaire cessera sa progression, semblera s’immobiliser un instant, puis entamera un mouvement descendant, ce sont là de réels instants de bonheur. Pouvoir assister de manière aussi directe à ce spectacle que constitue le passage de la matinée dans l’après-midi. L’aube est à égale distance du crépuscule… Vous rendez-vous compte de l’importance d’une pareille impression? Croyez-moi, ce sont véritablement ces tout petits riens qui font le charme même d’une traversée.
L’angle ayant été relevé, il ne reste qu’à ouvrir les éphémérides et faire une simple opération pour connaître la position exacte sur cette immensité. Rien à voir avec le calcul d’une droite de hauteur qui, même si la simplicité reste évidente lorsque l’on est tant soit peu rodé, nécessite malgré tout l’utilisation de tables de navigation, et quelques calculs à effectuer. La position est ensuite matérialisée sur la carte par une petite croix au crayon de bois.
Le repas a bien sûr été préparé. C’est à ce moment que l’on passe à table.
Le bateau, calé sur un bord, semble suivre une sorte de rail imaginaire. Le vent est idéal, ni trop fort, ni trop faible, et de surcroît dans la bonne direction, c’est-à-dire arrivant au trois quarts arrière, ce qui ne gâte rien à l’affaire. Nous sommes non loin des îles Bermudes, un petit archipel où il m’eût été vraiment agréable d’arrêter. Aurais-je en effet un jour l’occasion de repasser par là ?
Mais la triste réalité d’une caisse de bord qui n’en ait plus une, et d’un compte où il faudra négocier avec le banquier dès l’arrivée sur la terre ferme, rend toute escale non pas impossible, mais quelque peu malaisée. Lorsque l’on veut s’arrêter dans ce genre d’endroit, il y a toujours quelque chose à payer. C’est donc avec une certaine mélancolie que j’évacue cette idée de mon esprit.
Nous passons la latitude 30. La nuit est claire, comme elle l’est chaque fois que la lune culmine dans un firmament étoilé. Ce n’est pas encore la pleine lune, mais il n’est nul besoin d’attendre la pleine lune pour que l’astre remplisse sa fonction de réverbère de l’immensité. Tout me semble visible sur la mer, même l’horizon. Un horizon un peu flou, mais qui permettrait presque un relevé d’étoiles, chose généralement peu aisée la nuit, mis à part le soir, ou au petit matin.
Au loin, quelques grains sévissent. Ce paysage est un paysage très commun lorsque l’on se trouve sous ces latitudes au beau milieu d’un océan, mais il est peu probable que je puisse un beau jour m’en lasser.
Une étonnante vision apparaît tout à coup, une vision incroyable que jamais je n’aurais pu imaginer : une coupole énorme, comme posée sur la surface de l’eau, là, devant le bateau, à la hauteur de l’un de ces amas de nuages qui forment ce que l’on appelle un grain. La chose est absolument irréelle. Une coupole parfaite, un gigantesque demi-cercle dont le jambage prend appui sur l’obscurité de la mer. Durant un court instant, je demeure complètement interdit devant cette incroyable apparition. Je réalise qu’il ne s’agit nullement d’un quelconque ovni ou de quoi que ce soit de surnaturel, mais tout simplement d’un arc-en-ciel de lune. Les rayons de cette lune si utile aux noctambules se projettent sur la pluie du grain et forme ce prodigieux phénomène. Jamais je n’avais entendu parler d’arc-en-ciel de lune …
L’observation n’est que de courte durée. La vitesse du bateau, celle du grain, ont vite pour effet d’éclipser ce qui constitue l’une des plus belles observations de ce périple de cinq années.
Nous sommes sur une route à cargos, et il est nécessaire d’exercer une surveillance continuelle. Le temps est ainsi partagé de trois heures en trois heures, jour comme nuit. Ce sont paradoxalement les quarts de nuit qui me sont les plus agréables. Quelle en est la raison ?
On se sent d’ordinaire tout petit lorsque l’on est seul sur une coque de noix au beau milieu de l’océan. Mais quand, à la tombée de la nuit, l’univers tout entier nous apparaît à travers ce gigantesque plafond étoilé, alors ce n’est plus de la petitesse que l’on ressent, mais un sentiment de plénitude qui nous envahit l’esprit et nous plonge dans une sorte de contemplation pensive d’où il est parfois assez difficile de sortir.
Le casque audio sur les oreilles, je pourrais ainsi passer des heures, absorbé dans ce que je ressens presque comme étant une extase mentale. La musique, la mer, le vent, et l’univers … Quel mystère que tout cela !
Après ces cinq années de voyage, avoir l’expérience des peuples, c’est-à-dire bien souvent celle du malheur des gens, et être là, sur ce qui constitue une simple étoile, un point scintillant, grain de sable à l’échelle cosmique, face à l’immensité … Quelle est donc la vérité ? Y a-t-il au moins une vérité ? L’univers, si extraordinaire puisse-t-il paraître depuis le pont d’un bateau, peut-il réellement se limiter à la misère sociale, l’exploitation de l’homme par l’homme, telle qu’on a bien souvent pu la découvrir à mesure des escales? Si peu de bonheur pour tant de magnificence ? Quel est donc ce mystère ? Pourquoi tout cela ?